13. François FOUQUET-HATEVILAIN - La chronique MyLittleRedCar dans AUTOHEROES #024

Dès 1958, la DB Panhard HBR5 pilotée par Francois Fouquet-Hatevilain a participé au Tour de France, à la Targa Florio, aux 24h du Mans, entre autres. Il roule sur une déclinaison «coupée» dîte «camionnette» de ce modèle miniature «DB barquette».

Le Grand Prix du Bonheur

En véritable épicurien, au fil de ses pérégrinations sur les circuits de courses historiques, Francois Fouquet-Hatevilain choisit la quête du bonheur.

 

« Le concept "My Little Red Car" de rechercher dans ses souvenirs d’enfance la raison d’une irrésistible passion pour l’automobile m’a beaucoup interrogé.

En effet, je n’ai pas à proprement parler de premier souvenir automobile tant j’ai toujours eu l’impression que l’automobile faisait partie de moi. Certes, les odeurs d’essence, d’huile et de vieux cambouis du garage Renault de mon Grand-Père sont une madeleine manifeste et sincère, une source intarissable de douce nostalgie. Il s’agissait d’un de ces garages de village qui, dans les années 80, ressemblait encore à une carte postale sortie tout droit des années 50. Je ne devais guère avoir plus de cinq ans quand je filais dès le réveil pour le rejoindre dans cet univers rempli de merveilles mécaniques. Armé du sandwich au saucisson confectionné par ma Grand- Mère, je servais volontiers le super ou l’ordinaire recevant souvent une petite pièce pour ma tirelire.

Mon Père et mon Grand-Père restauraient des voitures récupérées dans des casses-autos et j’ai ainsi vu s’accumuler des Hotchkiss, des Tractions et des Salmons. Mon père était en effet un passionné de voitures françaises mythiques et ses rêves de Bugatti, Gordini et de DB sont rapidement devenus les miens. Il m’emmenait voir des courses historiques telles que le Grand prix de Monaco et bien-sûr je m’y voyais déjà ! A force de persévérance, il a acquis certaines de ces voitures de course dont les répliques miniatures faisaient déjà la plus grande joie de mes jeunes années. Combien de fois n’ai-je pas usé mes cordes vocales en essayant d’imiter le bruit de mes petits bolides en pleine accélération !

Inutile donc de recourir à de grandes études de psychanalyse pour comprendre mon attrait pour les célèbres plateaux de courses historiques et le plaisir d'y piloter le plus souvent possible ces bolides et en particulier la DB Panhard acquise par mon père auprès du Musée de Reims dans les années 90.

Cependant, je pense que si j’y consacre tous mes loisirs et que cette passion dévore la majeure partie de mon temps libre, ce n’est pas uniquement pour satisfaire mes désirs de gosse. Certes, je retrouve sur les paddocks le plaisir des réminiscences des odeurs d’huile de moteurs et des rêves de vitesse mais comme pour tout plaisir, ce ne serait alors qu’une joie éphémère et fragmentaire. C’est au contraire, quelque chose de plus constant, de plus immuable, un véritable état d’esprit. J’ai choisi de faire vrombir les moteurs de mes voitures en écumant les courses plutôt que de leur octroyer de simples sorties dominicales, tout comme certains enfants préfèrent user leurs jouets jusqu’à la corde plutôt que de les aligner clinquants dans une vitrine. La DB en a fait les frais avec une casse moteur à SPA Classic en mai 2019 mais a été remise en état en un temps record pour finir 1ère à l’indice de performance au Grand Prix de l’Age d’Or en juin de la même année. Elle accumule les performances depuis.

Je pense que tout passionné de voitures anciennes comprendra ce que j’essaye de dire. Vivre cette émotion n’est pas une simple quête de plaisirs fugaces liés à la vitesse ou à l’acquisition de nouveaux modèles. Non, c'est un vrai style de vie, un état de satisfaction aussi constant que les égratignures laissées sur cette voiture de petit garçon : la définition même du bonheur ! »

 

 

Les scènes de l’enfance de Francois Fouquet-Hatevilain pourraient presque s’intégrer dans des tableaux d’Edward Hopper version hexagonale !

 

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